Jusqu’à la saison dernière, Pauline Lithard, jeune meneuse, évoluait à plusieurs centaines de kilomètres de son Alsace natale, à Landerneau. Après une saison pleine, ponctuée par un quart de finale en Playoffs pour le retour de son club en LFB, elle a décidé de prendre la direction de Charnay-Macon pour enfin endosser le rôle de meneuse n°1. Seconde partie notre entretien.Charnay-Mâcon, son nouveau « Landerneau » ?
Forte de son nouveau statut, l’aventure de Pauline se poursuivra dès la saison prochaine en Bourgogne, au sein du promu Charnay-Mâcon : « Quand j’ai signé à Macon, elles étaient premières en Ligue 2 et je partais du principe de retrouver la Ligue 2. J’ai rejoint ce club à cause de leur projet sportif. Je vais être meneuse titulaire, et il faut savoir qu’en France, la mène est très concurrentielle et c’est une vraie opportunité qui m’est donnée. Après m’être entretenue avec le coach, Matthieu Chauvet, dont j’avais entendu beaucoup de bien, j’ai suivi de près le club et j’ai eu l’occasion d’assister à un match ».L’occasion de revivre la même aventure qu’en Bretagne ? « Il y a des similitudes et les présidents sont même souvent en contact ensemble. Je vais retrouver l’esprit familial et l’ambition du professionnalisme qui caractérisaient également Landerneau. Pourtant, les structures ne sont pas les mêmes, ce qui fait qu’il est tout de même difficile de comparer les deux clubs. Mais je crois en ce projet et à cette façon de travailler et j’ai vraiment hâte que la saison commence ».Pour être prête, Pauline met les bouchées doubles cet été. Après quelques jours « off », elle a repris sa préparation physique depuis le 8 juillet avec Alex Artz. Grâce au soutien du Comité Départemental, elle peaufinera tout cela à la salle de Wintzenheim, gracieusement mise à disposition par Pierre Krick et le club du New Basket où encore dans celle de « KB » :« Je tiens d’ailleurs à les remercier pour leur soutien ». Ensuite ? la deuxième édition du « LW Basketball Camp », du 28 juillet au 4 août au centre sportif de Mulhouse : « Avec notamment Nicolas Lang et Léo Westermann, nous avons un encadrement de haut niveau. En plus, c’est l’occasion de retrouver certains coachs de ma jeunesse. C’est toujours un beau moment d’y retourner ».
Et les Bleues dans tout cela ?A 25 ans, Pauline affiche donc déjà une très belle expérience au sein du basket français. C’est donc tout logiquement qu’elle a connu les sélections nationales chez les jeunes. Avec, encore une fois, du succès. 2012, championne d’Europe U18, 2013 vice-championne du monde, elle manque toutefois un nouveau titre de championne d’Europe en 2014, la faute à une blessure de dernière minute.Mais ses bonnes prestations du côté de Landerneau lui ouvrent les portes de l’équipe de France A’, le capitanat à la clé : « J’ai connu de supers moments en équipe de France avec pas mal de titres. Les A, c’est un rêve, je garde espoir de jouer pour cette équipe un jour mais je considère cela comme du bonus. Il y a tellement de monde devant moi. Bien sûr, si j’y suis, je serai la plus heureuse du monde, mais je ne le prends pas comme mon objectif premier. Déjà, avec les A’, j’étais contente de reporter le maillot France et d’entendre résonner la Marseillaise ».Crédit photo : FFBBLa place du basket fémininTrès active sur les parquets, la native de Kaysersberg l’est également en dehors. Alors que la révolution du basket féminin est lancée, elle voit tout cela d’un œil positif : « Voir certains clubs, comme l’ASVEL par exemple, évoluer ainsi est positif. C’est bien d’avoir une locomotive comme Lyon. Cela va pousser tout le monde à faire mieux et rendra le championnat encore plus attractif. Plus on parlera d’un club, plus on parlera du basket féminin. Cette saison, je vois d’ailleurs un championnat un peu moins homogène, avec plus de fortes équipes qui lutteront pour le titre ».Pour faire évoluer la place du basket féminin en France, Pauline fait également partie intégrante du syndicat national du basket (SNB) : « Tous les premiers mercredis du mois, le syndicat des coachs, des joueurs et des clubs se réunit pour créer des accords sectoriaux spécifiques à la pratique du sport féminin. Cela permet de mettre en avant les spécificités du sport féminin et nous essayons de faire évoluer les choses pour que le sport féminin avance ».A 25 ans et avec une carrière riche en expériences et en titres, Pauline va enfin pouvoir évoluer dans un rôle de leader qui lui colle à la peau. Ne reste plus qu’à croquer dans cette nouvelle « vie » à pleines dents.Crédit photo : Landerneau Bretagne Basket