Les deux attaquants strasbourgeois, alignés ensemble pour la quatrième fois de la saison, n’ont échangé qu’une seule fois en 90 minutes lors de la défaite à Lens ce samedi (1-0), où le xG de l’équipe n’a jamais été aussi bas cette saison. Ce qui relance le débat sur leur compatibilité ?
Un match à oublier. Celui des deux attaquants du Racing Emanuel Emegha et Joaquin Panichelli a mis en lumière toute la difficulté pour Strasbourg de procurer du danger à Lens, un déplacement toujours délicat à appréhender. 0,45 xG, c’est le taux le plus faible du RCSA cette saison toutes compétitions confondues. Les Bleu & Blanc ont peiné à exister dans les 30 derniers mètres adverses, étouffés par la pression constante des Lensois qui leur ont permis de récupérer d’innombrables ballons. Et limité la continuité des séquences strasbourgeoises (premier tir cadré à la 71ème par Guéla Doué).
Si bien que Emegha et Panichelli ne se sont échangés qu’une seule passe durant tout le match (une remise de l’Argentin pour une frappe contrée du Néerlandais). Une statistique évidemment éloquente qui mesure les progrès à réaliser pour bonifier les qualités de chacun, même contre un adversaire du haut de tableau. « On a deux des meilleurs attaquants en Europe, ils ont joué 2 ou 3 fois ensemble, c’est une relation à travailler que l’on développe », a déclaré Justin Walker après la défaite à Lens (1-0). « Il y a des automatismes à régler pour qu’ils puissent être décisifs pour l’équipe. Mais ça prend du temps et je suis sûr que ça va finir par payer ».
Des profils différents, mais compatibles ?
Emanuel Emegha et Joaquin Panichelli ont été alignés ensemble pour la quatrième fois de la saison (après Metz, Brondby à l’aller et Lille), et la question est sur toutes les lèvres depuis le début de saison. Les deux attaquants doivent-ils jouer ensemble ? Sont-ils compatibles ? Chacun a déjà prouvé tellement de fois individuellement (grossièrement Emegha par la qualité de ses courses et appels sans ballon, Panichelli dans le corps à corps et le pivot) que certains estiment qu’ils se brident en étant côte à côte. Notre consultant Julien Conrad partageait sa vision dans le Club 1906 après Lille (victoire 2-0) : « il y a un manque de créativité entre le milieu et l’attaque quand ils jouent ensemble. Je trouve que ni l’un ni l’autre n’est suffisamment efficace dans l’avant dernière passe. On a deux profils différents mais pas encore compatibles. Les deux font 1m90 et ne sont pas les plus fins techniquement. Mais ça peut marcher car ça pèse sur une défense pour libérer les côtés. »
Aucune vérité absolue n’est à retirer de ces questionnements, et chaque rencontre raconte une autre histoire. Il est aussi difficile pour un entraîneur de ne pas essayer de les faire jouer ensemble tant ils rayonnent lorsqu’ils sont seuls en pointe. Ce sujet relève d’ailleurs d’un des plus grands défis de la carrière de Liam Rosenior, comme il le soulignait en conférence de presse récemment. Bollaert n’a pas souri aux deux Strasbourgeois mais il fallait peut-être ce genre d’essai pour apprendre à nouer une relation technique et jouer la même musique. Piano Piano.







