Pour connaître davantage l’environnement du club de Häcken et le ressenti en Suède, nous nous sommes entretenus avec le journaliste local Anders Lindberg, qui officie en tant que rédacteur et scout pour le site FotbollSthlm.
Häcken approche déjà de la fin de son championnat. Parlez-nous de la particularité de ce championnat, qui se déroule de mars à novembre.
L’Allsvenskan est un championnat assez unique. Il se déroule pendant l’année civile plutôt qu’entre l’automne et le printemps, ce qui signifie que la pré-saison commence en janvier. Les équipes participent ensuite à la Coupe de Suède en février, qui se joue par groupes de quatre, les vainqueurs de chaque groupe se qualifiant pour les play-offs. Les quarts de finale et les demi-finales se jouent fin mars, puis le premier tour de l’Allsvenskan se dispute généralement le premier week-end d’avril.
La finale de la Coupe de Suède se joue mi-mai. C’est le match que Häcken a remporté et qui lui a permis de participer aux compétitions européennes cette année. La saison se poursuit ensuite jusqu’en novembre et le dernier tour aura lieu ce-week-end. Ce qui rend l’Allsvenskan unique, c’est surtout ses supporters et le fait que tous les clubs sont détenus à au moins 51 % par leurs membres. Certains clubs, comme Djurgården, qui a affronté Chelsea en demi-finale de la Ligue Conférence la saison dernière, sont entièrement détenus par leurs membres. Ils ont ainsi pu lutter contre le VAR et font partie de la seule ligue en Europe à jouer sans cet outil technologique, car les membres ont remporté la bataille contre la Fédération suédoise de football.
Häcken a déjà connu des difficultés la saison dernière et a changé d’entraîneur avant cette saison, mais a connu une année difficile. L’équipe a subi de nombreuses blessures au printemps et n’a pas vraiment réussi à rattraper son retard pendant le reste de la saison. Elle terminera probablement à la 10e place sur 16 équipes.
Est-il difficile de s’adapter au calendrier de la Coupe d’Europe ?
Comme l’Allsvenskan est en pleine saison pendant l’été, les équipes suédoises ont généralement un avantage lorsque les tours de qualification sont disputés. C’est une période où la plupart des autres pays sont en pré-saison. L’année dernière, Djurgården, Malmö FF et Elfsborg ont joué en Ligue Europa et en Ligue Conférence et ont également obtenu de bons résultats dans les matches nationaux.
Comment joue Häcken ? Quel type de football pratique-t-il ?
Häcken joue depuis de nombreuses années en 4-3-3 (ou 4-2-3-1 selon l’animation avec ballon, ndlr). C’est une équipe offensive. Elle aime garder le ballon dans son camp et attaquer par les ailes.
Quelles sont ses forces ? Ses faiblesses ?
Quand tout fonctionne pour elle, c’est une équipe difficile à affronter car elle est à l’aise avec le ballon. Häcken aime aussi les contre-attaques rapides et peut faire mal à la plupart des équipes, mais cette saison, il a connu des matches où il a été très bon, mais aussi des moments difficiles. Cet été, il a perdu 1-6 (!) contre Djurgården en Allsvenskan, puis, quelques jours plus tard, il a battu Anderlecht en Ligue Europa. Cette semaine-là résume assez bien toute sa saison.
Qui sont les meilleurs joueurs de l’équipe ?
Je dirais que ce sont les milieux de terrain comme Silas Andersen, Mikael Rygaard et Simon Gustafson, mais aussi l’ailier droit Amor Layouni. Silas Andersen est un jeune milieu de terrain danois qui est en contact avec des clubs comme Arsenal et Nottingham, et les trois autres sont des joueurs expérimentés qui ont un excellent toucher de balle.
C’est la première fois que le club participe à la phase de ligue de la Ligue Conférence. Comment Häcken aborde-t-il cette compétition ?
Mieux que les matches nationaux, je dirais. Comme ils occupent une place au classement qui leur a permis de terminer leur saison plus ou moins tôt à l’automne, ils ont pu donner la priorité aux matches européens et s’en sont bien sortis. Ils ont failli battre le Rayo Vallecano la semaine dernière (2-2), ce qui donne une petite idée de ce dont ils sont capables lorsqu’ils sont en forme.
Votre équipe est-elle plus performante devant ses supporters ?
Je dirais que cela ne change pas beaucoup la donne. Elle a été médiocre à domicile cette saison et c’est un club qui ne compte pas de groupes de supporters importants et bruyants, donc cela ne fait pas une grande différence. Elle est plus ou moins performante où qu’elle joue.
Je crois savoir que Häcken joue dans un autre stade pour la Coupe d’Europe, le Gamla Ullevi. Pourquoi ?
Ils ne sont pas autorisés à jouer dans leur petit stade pendant la phase de groupes. Gamla Ullevi se trouve toujours à Göteborg, leur ville, donc ce n’est pas un grand changement.
Comment Strasbourg est-il perçu en Suède ? Qu’en est-il du championnat français ? Les supporters et les journalistes locaux sont-ils confiants quant à l’issue du match ?
Le championnat français n’est généralement pas très couvert par les médias suédois et, pendant plusieurs années, aucun accord télévisuel n’a permis aux fans de suivre les matches de votre ligue. La situation est désormais réglée, mais la plupart des gens s’intéressent davantage au championnat national et à la Premier League en général, suivis de la Serie A et de la Liga.
Strasbourg n’est pas une équipe inconnue des fans de football suédois, mais à part Sebastian Nanasi, je ne pense pas que beaucoup de gens puissent citer le nom de nombreux joueurs de l’équipe. Je pense que Strasbourg est respecté, mais on n’a pas beaucoup parlé du match ces derniers jours. Je pense que les supporters et les médias considèrent les matches européens de Häcken comme une sorte de bonus et une occasion d’acquérir de l’expérience.
Quels sont les objectifs de Häcken pour cette saison ?
Je pense qu’ils adopteront une approche « tout à gagner et rien à perdre » lorsqu’ils disputeront ces matches européens. Comme je l’ai dit, le championnat national est plus ou moins terminé pour eux depuis un certain temps, donc ils attendent ces matches avec impatience. Je pense qu’ils visent à figurer parmi les 24 meilleures équipes pour se qualifier pour le tour suivant, mais pas plus que cela, ce ne serait pas réaliste.







