Alors que le Racing Club de Strasbourg réalise une première partie de saison plutôt honorable malgré quelques ratés sur la fin d’année 2025, l’ambiance de la Meinau, elle, semble de plus en plus morose. Entre un kop qui maintient sa grève de 15 minutes et un reste du stade qui ne pousse plus comme avant — allant même jusqu’à siffler l’équipe à la moindre occasion — les grandes soirées alsaciennes paraissent désormais bien lointaines.
La Meinau, un relais qui s’est essoufflé
Pendant un temps, la Meinau prenait le relais du kop durant le premier quart d’heure de silence. Mais depuis quelques rencontres, si la vue sur la cathédrale depuis la tribune sud reste magnifique, le silence de cette dernière semble désormais s’être transporté dans l’enceinte du Racing.
Marc Keller parlait du « stade de demain avec l’ambiance d’aujourd’hui ». Pour l’instant, on se rapproche plutôt du « stade d’aujourd’hui avec l’ambiance de demain« . Et pas forcément dans le bon sens.
Une équipe sifflée, un malaise qui s’installe
Dès que les joueurs de Liam Rosenior ne se projettent pas vers l’avant, les sifflets tombent des tribunes. Fort heureusement, cela ne représente pas les 30 000 spectateurs présents à la Meinau, mais suffisamment pour interroger.
Souvent critiqué depuis l’arrivée de BlueCo, le kop est pourtant totalement étranger à cette atmosphère. Le changement vient surtout du style de jeu : fini le « kick and rush » historique, place à un football construit, patient, basé sur des passes courtes depuis l’arrière. Un style moderne… mais qui peut provoquer quelques sueurs froides.
Ce qui agace sans doute le plus ?
Les passes en retrait ou latérales, pourtant indispensables au jeu de possession.
Un exemple précis avait d’ailleurs marqué Rosenior face à Breidablik. Après la sortie sur blessure de Nzingoula, le Racing fait tourner le ballon à dix contre onze pendant une vingtaine de secondes. Le stade s’agace, siffle…
Et en trois passes, Strasbourg se procure l’une de ses plus grosses occasions du match.
Liam Rosenior l’a rappelé en conférence de presse :
« Le public sifflait parce que nous ne jouions pas tout de suite vers l’avant, et en trois passes, nous avons failli marquer. »
Place à la trêve… et à l’espoir d’une communion retrouvée
Le Racing, comme ses supporters, va pouvoir souffler durant la trêve hivernale, fort de deux qualifications consécutives en Coupe de France et en Ligue Conférence.
Si tout n’est pas parfait — Rosenior n’hésite jamais à le dire — le club reste en course dans les trois compétitions et occupe une position encourageante.
Ces fêtes de fin d’année devraient faire du bien à tout le monde. Aux joueurs, usés physiquement et mentalement. Aux supporters, parfois frustrés mais toujours passionnés. Et peut-être qu’en 2026, le Racing retrouvera cette communion si particulière qui faisait de la Meinau un volcan.
Car si la magie s’est atténuée… elle n’a jamais disparu. Elle n’attend que le bon moment pour revenir.







