Le Racing Club de Strasbourg s’est qualifié pour les 16e de finale de la Coupe de France en s’imposant 2–1 face à Dunkerque. Une victoire logique au vu d’une première période aboutie, durant laquelle les Strasbourgeois ont dominé leur adversaire et pris deux buts d’avance. Mais une seconde mi-temps compliquée, marquée par un penalty évitable et une perte totale de contrôle, a relancé les Nordistes et plongé la Meinau dans l’incertitude.
Au terme de cette rencontre agitée, Liam Rosenior a livré un constat à la fois lucide, honnête et empreint de lassitude.
« Dunkerque est une très bonne équipe et je l’avais dit »
D’entrée, Rosenior a tenu à rendre hommage à son adversaire du jour :
« Je vous l’ai dit hier, c’est une bonne équipe. Très bonne même, pleine de confiance. Nous savions que ce serait un match difficile. »
Le technicien strasbourgeois a apprécié la qualité du premier acte :
« Il y a eu de très bons moments en première période. En menant 2–0, nous étions dans une bonne situation. »
Mais comme trop souvent cette saison, un geste mal maîtrisé a tout fait basculer :
« Encore une fois, nous concédons un penalty complètement évitable qui change le momentum. »
« L’énergie des joueurs m’a plu… mais nous ne pouvons plus faire ces erreurs »
Malgré la tension de la seconde période, Rosenior n’a pas voulu accabler ses joueurs :
« J’ai été ravi de l’énergie du groupe, de leur engagement, de la manière dont ils ont couru les uns pour les autres. Ils ont dû défendre dur par moments. »
Strasbourg a aussi eu des opportunités de tuer le match en transition, mais n’a pas su les convertir.
Pour autant, l’entraîneur anglais a rappelé, avec insistance, que ce type d’erreurs répétées devient un frein préoccupant :
« Je ne sais pas combien de fois je me suis assis ici pour dire la même chose. Si vous donnez des cadeaux aux équipes, si vous offrez des penalties inutiles, vous changez totalement la dynamique d’un match. Ces erreurs nous blessent vraiment. »
Un coup de fatigue mental et physique
Strasbourg enchaînait quatre matchs en dix jours, dont une rencontre européenne jeudi. Rosenior l’a reconnu :
« Nous sommes challengés en ce moment sur nos niveaux d’énergie. Il faut donner crédit aux joueurs : ils ont joué jeudi, puis cet après-midi contre une très bonne équipe. Il fallait toute l’énergie possible pour gagner ce match. »
Mais il refuse d’en faire une excuse :
« Nous ne sommes pas parfaits. Il y a beaucoup de choses à améliorer. Mais nous ne sommes pas dans une mauvaise position : nous sommes qualifiés, nous avons fini premiers de notre groupe européen, et il y a beaucoup de positif dans cette première partie de saison. »
« Je suis fatigué de répéter la même chose… les joueurs doivent apprendre »
Le mot qui revient le plus dans la bouche de Rosenior : épuisement.
Pas physique. Mental.
« Je suis fatigué. Fatigué de dire les mêmes choses en conférence de presse. Nous devons arrêter de nous mettre en difficulté, arrêter d’allumer des incendies alors que nous avons le contrôle. Le temps passe, et il faut apprendre vite. »
Il souligne que ces problèmes ne datent pas d’hier :
« Ce n’est pas nouveau. Nous en parlions déjà la saison dernière. Cela fait 18 mois que ça dure. »
Le coach insiste sur le fait que ces erreurs coûtent cher au classement :
« Nous avons laissé beaucoup de points cette saison, comme la saison dernière, alors que nous menions au score. Nous serions dans une meilleure position si nous avions mieux géré ces moments. »
Valentin Barco au centre des discussions : « Son plus grand atout peut devenir sa faiblesse »
Rosenior a été interrogé sur Valentin Barco, auteur de deux passes décisives mais encore nerveux par moments.
« Val’ est comme ça depuis le premier jour. C’est une personne spéciale. Il a 21 ans, il apprend. Son tempérament est une force… mais aussi parfois une faiblesse. »
Il rappelle que le joueur revient d’une période compliquée à Séville :
« Il s’adapte à un nouveau pays, une nouvelle culture, un nouveau football. Ses performances ont été parfois exceptionnelles, mais il doit encore apprendre à contrôler ses émotions pour atteindre le niveau d’un joueur de classe mondiale. »
Un Racing perfectible mais en vie
En conclusion, Rosenior reste lucide, mais pas abattu :
« Je veux que nous soyons parfaits, même si la perfection n’existe pas. Nous allons continuer de travailler. Nous avons tellement de potentiel. »






