Le nouveau milieu du Racing Mathis Amougou (19 ans) nous a accordé son premier entretien face caméra pour évoquer son intégration à Strasbourg, son profil de jeu, sa mentalité et son envie folle de réussir au club. Entretien.
C’est dans l’hôtel étoilé des Strasbourgeois, à Bad Häring lors du quatrième jour de stage autrichien, que nous sommes allés à la rencontre de l’une des nombreuses recrues. Un milieu de terrain, Français, formé à Saint-Étienne, transféré 15 millions d’euros à Chelsea en février et directement acheté par le Racing cet été. Au moment d’installer le matériel et de l’équiper d’un micro, Mathis Amougou (19 ans) semblait calme, souriant, même s’il a rapidement confié qu’il s’agissait de sa première interview face caméra (l’entretien est également disponible en format vidéo sur Youtube ICI).
Certains coéquipiers chambreurs (Dilane Bakwa, Félix Lemaréchal, Diego Moreira, Sékou Mara et Saidou Sow) traînaient à côté et ont eu la bonne idée de venir autour de nous pour suivre attentivement les premiers mots du nouveau. Réagissant exagérément à certains termes ou lui soufflant des réponses pour le faire rire et le déconcentrer, parfois. Mais après tout, c’est l’ambiance taquine qui règne dans ce groupe, alors pourquoi faire sans ?
Tu es à Strasbourg depuis quelques semaines, comment te sens-tu et comment s’est passée ton intégration à Strasbourg ?
Le groupe m’a bien accueilli donc je suis très content. Ils sont là d’ailleurs (il montre de la main Dilane Bakwa, Félix Lemaréchal et Diego Moreira, déjà rieurs derrière la caméra).
As-tu suivi de loin la saison dernière de tes nouveaux coéquipiers ? Ou découvres-tu cette joie collective ?
Forcément après ce qu’ils ont fait, on ne pouvait que les suivre, ils étaient agréables à voir jouer. Dommage qu’il n’y a pas eu la Ligue des champions en fin de saison mais le parcours reste honorable.
Tu connais Rabby Nzingoula et Rayane Messi des équipes de Frances jeunes…
Mamadou (Sarr) aussi ! C’est plus simple quand tu arrives et que tu connais du monde. Après c’est un groupe qui est jeune en général, donc tout le monde s’entend bien. Ça ne peut que me plaire !
« Bellingham et De Bruyne m’impressionnent »
Es-tu milieu de terrain central ou défensif, que préfères-tu ? Qu’apprends-tu depuis ton arrivée ici ?
J’aime faire les deux. Je n’ai pas forcément de blocages, j’aime attaquer et défendre. Ce poste est assez nouveau pour moi, ce n’était pas le même dispositif à Saint-Étienne. Sur l’aspect tactique, je progresse en restant bien dans ma zone, en analysant les espaces à prendre. J’aime avoir le ballon, attaquer, c’est ce qu’il me plaît.
Regardes-tu des matches pendant ton temps libre ?
Oui, j’aime regarder des matches, comprendre, analyser. Ça peut être de tout : Ligue 1, matches de compétitions européennes, j’aime tout…
J’ai lu que tu t’inspirais de milieux comme De Bruyne ou Bellingham, pourquoi eux particulièrement ?
Bellingham c’est son coffre, la façon dont il se bat pour l’équipe. Puis leur qualité de passe, c’est ça qui m’impressionne et qui ressort chez eux.

Tu es formé à Saint-Etienne avant d’être recruté par Chelsea en février. En quoi le foot est-il différent là-bas ?
C’est la Premier League, le meilleur championnat du monde, donc tu apprends forcément. C’est plus physique, plus intense, c’était une bonne expérience d’être là-bas.
Le milieu était le point fort du Racing l’année dernière. Andrey Santos et Habib Diarra sont partis, mais j’imagine que cela ne t’inquiète pas d’essayer de faire aussi bien ?
Je ne me mets pas en tête de les remplacer, je viens en tant que Mathis Amougou. Je vais jouer mon football, continuer de progresser et me développer. C’est ce qui m’importe.
« Mon éthique de travail est naturelle »
J’ai lu que tes anciens éducateurs à Torcy (le club de son adolescence, en Seine-et-Marne) disaient de toi que tu as toujours été mature, studieux, avec l’envie d’être professionnel assez tôt. D’où vient cette éthique de travail ?
C’est naturel, c’est en moi. J’aime travailler, je suis déterminé dans ce que je fais depuis petit donc je reste comme ça. Toute l’équipe a cette mentalité donc ça ne peut que m’aider.
Connais-tu déjà un peu la ville ? L’Alsace ?
Non pas du tout, je ne connais pas du tout, je vais découvrir.
Tu vas découvrir la Meinau ! Tu as joué à Geoffroy Guichard, mais cette fois le stade sera bleu !
Geoffroy Guichard c’est quelque chose, donc je ne mets pas de pression là-dessus. Je sais que les supporters seront avec nous donc j’ai hâte.
Récupération ou projection ?
Projection.
Tacle glissé ou duel de l’épaule ?
Tacle glissé.
But ou passe décisive ?
But (sourire en coin).
Attaque placée ou contre éclair ?
Attaque placée.
« Il y a un plan pour moi auquel je crois fortement »
Celui qui t’as le plus chambré depuis que tu es à Strasbourg ?
(Il sourit) Diego Moreira je pense !
À ton avis, le plus technique du groupe ?
(Il dirige son regard vers Dilane Bakwa et Diego Moreira juste derrière la caméra en souriant) Il y en a des techniciens ! Dilane (Bakwa), Félix (Lemaréchal)… Je dirais les deux !
Qu’est-ce que tu me réponds si je te dis : “On deviendra ce qu’on doit être” ?
Je la connais celle-là, elle vient de moi (il sourit) ! Ça veut dire qu’il y a un plan pour moi, quelque chose qui m’est destiné et j’y crois fortement. Donc peu importe les embûches qu’il peut y avoir, les défaites comme les victoires, tout est écrit. Amen (dit-il en riant après que ses chambreurs de coéquipiers le lui aient soufflé dans l’hilarité générale).
Un mot pour les supporters du Racing ?
Jetzt geht’s los ! C’est tout (rires) !

Interview : Dorian Faucherand. Caméra / Photos : Eloïse Franchi.
Cet entretien est également disponible en format vidéo sur Youtube ICI.