Impressionnants et séduisants depuis quelques semaines, la saison des strasbourgeois aurait pourtant pu être tout autre sans cette bascule opérée fin septembre.
Samedi 30 septembre, le Racing se déplaçait à Dijon pour la huitième journée de Ligue 1. Au sortir de quatre défaites consécutives (Guingamp et Monaco à l’extérieur, Amiens et Nantes à domicile), ce match face à un concurrent direct pour le maintien devait permettre aux strasbourgeois de reprendre des points et de la confiance avant de recevoir Marseille. Mais le match ne se passait pas comme prévu et le Racing n’y arrivait pas, multipliant mauvais choix et les imprécisions, aussi bien en défense et en attaque. Si bien qu’à la 80ème minute quand le sud-coréen Kwon profita d’un moment de flottement de la défense pour prendre à défaut Kamara, tout le monde voyait le Racing continuer sa descente aux enfers avec déjà six défaites en huit journées.
Les belles promesses affichées face à Lille au mois d’aout étaient déjà loin. Mais à cet instant pourtant, quelque chose changea. L’entrée de Blayac en premier lieu, qui provoqua quelques instants plus tard l’expulsion de Yambéré. Mais surtout le premier but de Terrier au bout du temps additionnel allait changer le cours de la saison des strasbourgeois. Ce point résonnait comme une victoire et à défaut d’avoir été bon dans le jeu, les hommes de Thierry Laurey s’appuyèrent sur d’autres valeurs pour revenir dans ce match, comme le courage, l’abnégation et une envie profonde de ne pas décevoir les nombreux supporters strasbourgeois ayant rempli les travées de Gaston Gérard. Les joueurs eurent certainement compris ce soir-là qu’à défaut d’être dans un bon soir et de réaliser un bon match, ils avaient tout de même les capacités de marquer des points. Derrière, le Racing enchaîna, passant de peu à coté de la victoire face à Marseille.
Ce ne fut que partie remise la semaine suivante à Nice où à 10 contre 11, Strasbourg parvint à s’imposer. Là aussi, le Racing avait du faire le dos rond pour ne pas céder, se basant sur des valeurs autres que le jeu. En dehors de l’accident de parcours à Troyes, Strasbourg a enfilé depuis ce fameux but de Martin Terrier en Bourgogne 17 points. Les unités cherchées avec l’envie, la hargne et l’énergie du public se sont aujourd’hui transformés en points glanés à travers le jeu et le plaisir. Avec de la confiance et un état d’esprit irréprochable, cette équipe a même été capable de renverser la montagne PSG dans une Meinau ressemblant ce soir là à un véritable volcan. Il reste maintenant trois matchs (dont deux en championnat, les plus importants face à Toulouse et Metz) avant une trêve bien méritée. Alors, en continuant ainsi, la saison pourrait même être plus belle que prévue. Mais au football, on le sait, tout va très vite et aucun relâchement n’est permis. Néanmoins, qui sait où le Racing se trouverait si Martin Terrier n’avait pas poussé le ballon au fond face à DIjon ? Comme dit, il ne suffisait que d’un but ou d’une étincelle pour allumer ce feu.
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