Dans un entretien accordé à Instant Foot le mois dernier, l’ailier Diego Moreira a raconté comment il a progressivement reculé sur le terrain pour être un piston d’excellence avec Strasbourg.
Longtemps nous nous sommes demandés quel était le poste de prédilection de Diego Moreira. Il arpente son couloir gauche, à toutes les hauteurs, se balade parfois dans celui de droite, compense au milieu, mais surtout avec un rythme très élevé et une répétition des efforts assez extraordinaire. Disons tout de même que Diego Moreira a majoritairement évolué au Racing dans un rôle de piston gauche qui a parfaitement collé à son profil hybride et très polyvalent. Même si le natif de Liège revendiquait un rôle plus haut sur le terrain dans ses précédents clubs.
Il raconte. « Quand j’arrive au club, Liam Rosenior m’attrape dans son bureau et me dit qu’il veut me faire jouer ailier. Au départ je viens à Strasbourg pour être en concurrence avec Dilane Bakwa à droite. Mais il me demande quand même où je préfère jouer. Je lui réponds ailier droit ou ailier gauche, je dis que je peux aussi jouer au milieu, et s’il le faut un jour, j’explique que j’ai déjà joué latéral gauche. Je me suis tiré une balle dans le pied tout seul (rires). Caleb Wiley (le latéral gauche initial) se blesse et le coach décide de m’essayer à gauche à sa place. Je monte quand on a le ballon et je redescends quand on ne l’a pas ». Le Diego Moreira piston gauche est né.
« Quand je suis fatigué, c’est mon cœur qui prend le relai »
« Je suis piston gauche lors de mon premier match à la maison contre Angers et ça se passe bien. Puis on va jouer Lille et ça se passe bien, je fais une passe décisive et à partir de là j’ai enchainé les matches avec ce rôle. Parfois je jouais à droite en ailier ou en piston, parfois au milieu… J’ai joué un peu partout mais je prends du plaisir, je kiffe. Tant que je suis sur le terrain et que je peux faire mon boulot je suis content ». Une polyvalence poussée à l’extrême permise aussi par une débauche d’énergie rare et bluffante. Mais là aussi, Moreira joue le paradoxe. « J’ai toujours été un mec avec un gros volume de course mais je n’aime pas courir (rires). Quand tu me vois sur le terrain on dirait que j’aime trop ça, mais quand je suis fatigué c’est mon cœur qui prend le relai ».