Alors que le Paris Saint-Germain s’apprête à disputer sa demi-finale retour de Ligue des Champions contre Arsenal, certains observateurs s’interrogent : en faisant tourner son effectif lors de ses dernières sorties en Ligue 1, le club de la capitale fausse-t-il la fin du championnat ? Une question légitime… mais la réalité est bien plus nuancée.
Un effectif remanié, mais pas sacrifié
Face à Strasbourg (défaite 2-1) puis contre Nice, Luis Enrique a choisi de faire tourner son groupe pour ménager les organismes. Mais il est important de préciser que malgré la rotation, le onze de départ parisien restait d’un niveau que la quasi-totalité des clubs de Ligue 1 pourrait envier. Sur la pelouse alsacienne figuraient Barcola, Zaïre-Emery, Hernandez, Ramos, Lee Kang-in, ou encore Beraldo. Autrement dit, des internationaux, des joueurs d’expérience ou de grand avenir.
Il ne s’agissait pas d’une équipe « bis », mais d’un effectif géré intelligemment, entre ambition européenne et respect de la compétition.
Des chiffres à l’appui de la performance
À Strasbourg, le PSG a largement dominé la rencontre :
- 64 % de possession (66 % en seconde période)
- 20 tirs contre 9 pour le Racing
- 4 cadrés contre 2, dont deux buts pour Strasbourg.
Un match frustrant pour Paris, mais loin d’être négligé. L’intensité, la volonté et la maîtrise étaient au rendez-vous, seul le réalisme a fait défaut.
Un choix logique et assumé
Déjà champion de France depuis plusieurs semaines, le PSG a toute légitimité à prioriser la Ligue des Champions, qu’il rêve de décrocher enfin. Luis Enrique gère donc son groupe avec discernement, préservant ses joueurs clés pour le rendez-vous crucial face à Arsenal.
« Chacun a sa manière de gérer son effectif, chacun a un calendrier différent, une situation différente », a-t-il expliqué.
Un championnat faussé ? Rien n’est moins sûr.
Si certaines équipes peuvent espérer tirer parti de ce « contexte », Paris ne brade pas ses matchs. Il les joue sérieusement, avec une qualité d’effectif qui reste largement au-dessus de la moyenne du championnat. Et s’il perd, c’est aussi parce que les adversaires, comme Strasbourg, livrent des prestations exceptionnelles.
Strasbourg aussi vise l’Europe – et le prouve
Mais il faut aussi souligner l’immense performance du RC Strasbourg, qui ne s’est pas contenté d’attendre. Les hommes de Liam Rosenior, toujours en course pour une qualification en Ligue des Champions comme l’a d’ailleurs reconnu Luis Enrique lui-même, ont livré un match d’une grosse intensité !
Les jeunes strasbourgeois ont tout donné, se sont battus avec cœur, tenant défensivement sous pression, et livrant une prestation pleine de courage et de maturité. Ils ont littéralement donné corps et âme pour arracher cette victoire, et méritent autant les éloges que les débats autour de leur adversaire.
Conclusion
Parler de championnat faussé est excessif. Le PSG ne triche pas, il gère avec ambition et logique. Et pendant que l’Europe est dans son viseur, d’autres clubs profitent de cette ouverture pour briller. Strasbourg, notamment, écrit un chapitre extraordinaire de sa saison — sans cadeau, mais avec mérite.